Son développement global

Autour de 8-9 mois, Emile peut manifester, plus ou moins fort, un nouveau comportement marquant une nouvelle étape psychique dans son développement.

Alors qu’il pouvait passer un moment dans les bras d’un inconnu ou d’une personne qu’il connaissait peu, le voilà qui pleure, se cache les yeux ou court vers vous à la vue d’un étranger. Ni le pédiatre ni sa mamie, personnes qu’il ne voit pas souvent, ne peuvent l’approcher. Il veut se réfugier dans les bras de personnes de son entourage très proche : ses parents, ses frères et sœurs, sa nounou. Toute personne qu’il côtoie peu ou découvre est considérée comme étrangère et donc sujet d’inquiétude. Cette période de transition est appelée « angoisse du 8 e mois ». Le bébé fait le tri psychique des personnes familières et étrangères.

C’est une période délicate d’autant que s’ajoute un autre travail psychique appelé « la permanence de l’objet ». Le bébé fait l’expérience, dans l’apparition et la disparition physique des personnes et des objets, de la continuité de leur existence. Avant 8-9 mois, un objet hors de sa vue n’existe plus. Le nourrisson ne recherche pas le hochet qui a disparu de son champ de vision, ni la balle qui a roulé sous le canapé.

Et puis, arrive la phase où Emile pleure quand vous changez de pièce et qu’il ne vous voit plus. Il ne supporte plus d’être seul. Il veut être avec vous partout et tout le temps.

Il a besoin d’être rassuré pendant ces moments où sa conscience de l’autre s’éveille : Emile traverse une phase de grande vulnérabilité affective. Il ressent un sentiment d’abandon qui l’étreint dès que vous le confiez à la crèche ou sortez pour vaquer à vos occupations.

D’un point de vue physique

Emile peut tenir assis et commence à ramper ou à se déplacer à quatre pattes.

Il cherche à se redresser sur ses deux pieds.

Il attrape les objets avec une prise manuelle en râteau. Son pouce se détache des autres doigts pour faciliter la préhension.

Ses premières dents font leurs apparitions, parfois douloureusement. Emile bave, met à la bouche et peut avoir les fesses rouges.

Il commence à manger les premières purées et compotes et apprécie d’absorber de petits morceaux fondants de poire, de banane bien mure, pomme de terre, jambon, poulet, poisson… à saisir des doigts ou avec une mini fourchette en inox (type fourchette à dessert). Il lui est plus facile, de piquer avec une petite fourchette en métal (le plastique est trop mou et ne pique pas assez bien), que remplir sa cuillère et se faire une « pelletée » orientable à l’horizontale pour un transfert vers la bouche !

Sa communication (langage et socialisation)

Emile pointe un objet de son index pour en demander son nom ou parce qu’il veut que cet objet lui soit donné. C’est une prémisse du langage dans sa fonction sociale : faire venir les objets à soi en les indiquant à quelqu’un.

La réponse de l’adulte à ses besoins

Rassurez-vous, ce n’est qu’un passage ! Reportez vos projets de week-end en amoureux de quelques semaines et investissez la relation, la présence d’Emile pendant cette période.

Il a besoin d’une présence attentive, affectueuse, qui apaise ses craintes.

Un porte bébé ergonomique à porter sur le dos permet de rassurer et de le garder près de soi tout en faisant ses allers-venus dans la maison.

Chantez ou parlez-lui quand vous quittez une pièce : cela vous permet de lui faire sentir votre présence malgré cette disparition momentanée.

Quand vous partez travailler, prévenez Emile et prenez le temps de lui dire au revoir, à quel moment vous reviendrez, même s’il manifeste ses émotions. Un départ en catimini lui ferait d’autant craindre la prochaine séparation.

Organisez le relais seulement avec des personnes qu’il connait bien.

Aménagement de l’espace

Emile a besoin :

  • Un moyen de portage physiologique qui lui permet d’être assis en position fœtale ou grenouille avec les genoux plus haut que ses fesses et non suspendu tout droit comme un i. Par exemple : écharpe de portage, Manduca, Ergobaby…
  • Un tapis de motricité uni avec un miroir au mur.
  • Un coussin en U pour le soutenir assis, s’y coucher, le quitter en le franchissant. (Ce que le transat ne permet pas !)
  • Un matelas avec rebords pour dormir.
  • Un espace à langer avec tout le nécessaire à portée de mains pour garder toujours un contact physique sécurisant avec lui. A cet âge, le change se fait en suivant son mouvement. L’adulte l’invite par les mots à collaborer, c'est-à-dire oriente son besoin de mouvements dans l’action dirigée du change de couches.
  • Un fauteuil pour que l’adulte qui l’alimente soit confortablement installé avec un bon accoudoir sur lequel son bras repose, supportant ainsi l’enfant dans la détente. On peut ajouter un coussin d’allaitement pour soutenir et bien positionner Emile. Un marchepied pour se rehausser les jambes est très appréciable aussi.
  • Une chaise évolutive permettant une bonne assise et disposant d’un repose pied pour lui permettre de prendre ses repas à la table familiale type Tripp Trapp de Stokke.

Evitez :

  • Transat, parc, youpala qui enferment Emile et l’empêchent d’exercer son équilibre, d’ajuster ses yeux à la vision de près ou de loin d’un objet et ralentissent développement physiologique de ses mouvements.
  • Les robes quand la fillette se déplace à quatre pattes. En posant le genou dessus, ses mouvements sont entravés et son visage précipité au sol.

Sorties, activités et livres

Sorties

Les ballades à la campagne sont idéales pour changer d’air et profiter de la danse des feuilles, des percées de lumière, des odeurs de fleurs…

L’aquarium, par la lenteur de déplacement des poissons, captivent aussi Emile.

Activités

  • Des hochets, anneaux entrelacés et enfilade de perles de bois qu’il attrape, tourne entre ses doigts ou secoue pour faire du bruit, sont de nouvelles expériences qui l’attirent et le stimulent.
  • Les anneaux qu’il enlève ou empile sur une tige, les écrous et les boulons de bois qu’il visse et dévisse, l’aident à coordonner ses yeux et ses mains, à exercer sa patience et à maitriser ses mouvements.
  • Tout jeu d’apparition-disparition comme remplir et vider des boites, coucou caché derrière ses mains ou un objet sous un foulard, amuse l’enfant tout en l’aidant à comprendre la continuité d’existence d’une personne ou d’un objet disparu.
  • Les jeux dits de « permanence de l’objet » sont formidables à cet âge.
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