Poser le cadre : entre douceur et fermeté, comment se positionner ?

Vaste question pour laquelle les idées reçues vont bon train !
Pour certains ce sera : “Si je cède il ne m’écoutera plus, il faut être ferme et n'accepter aucune négociation !”, “Il faut qu’il comprenne que c’est l’adulte qui décide ! Pour d’autres : “Est-ce bien raisonnable de lui laisser manger cette glace alors que je m’y étais opposé(e) ?”, “Si je provoque de la frustration cela risque de l’affecter et de lui laisser des séquelles affectives plus tard, cela ne vaut pas le coup…”. 
Pas toujours évident de s’y retrouver entre raison et compassion et de savoir comment se positionner face à l'enfant. Nous allons tâcher à travers cet article de décrypter les différents enjeux autour de cette question si fréquente. 

“Poser le cadre” c’est définir ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, c’est poser des limites avec bon sens et bienveillance. Le cadre se pose en adéquation avec l’environnement (les règles de la maison ne sont pas les mêmes qu’à l’école par exemple) et en adéquation avec les compétences de chacun (on ne fixera pas les mêmes limites à un enfant de 3 ans et à un enfant de 8 ans). Les règles vont aussi se décider en fonction du nombre de personnes à qui elles s’adressent.
Attention, quand on parle de “poser un cadre” il n’est pas question de restreindre les libertés des uns et des autres, au contraire, cela permet à chacun de trouver sa place dans un espace-temps commun.
Garantir un cadre est essentiel aux enfants puisqu’il va leur permettre de se structurer intérieurement. En effet, l’organisation du monde extérieur précède l’organisation du monde intérieur de l’enfant (c’est à dire que l’enfant va d’abord comprendre les règles naturelles -ou non- qui régissent son environnement avant de pouvoir s’appuyer dessus pour sa propre construction psychique, morale et sociale).

En tant qu’adultes, il y a de nombreuses règles qui nous semblent évidentes ou qu’on ne questionne plus. Pour les enfants c’est différent, nos évidences ne sont pas les leurs, il convient alors pour l’adulte de donner du sens aux règles qu’il va décider de poser pour mieux les faire appliquer.
Le plus gros enjeu ici est que l’enfant intègre l'intérêt de la règle posée : il ne la respecte pas pour faire plaisir à l’adulte mais parce qu’il en comprend le sens (à titre personnel, collectif, etc…).
Adaptez vos explications à l’âge des enfants et présentez-les de façon à ce qu’ils puissent s’en saisir non pas comme une contrainte mais comme un repère.

Avant d'accepter et de respecter les règles posées par les adultes, les enfants vont les questionner, les tester (les règles, pas les adultes !). Dans ces situations, n'oubliez pas de rappeler le sens de la règle et pourquoi il est important de la respecter. Bien évidemment appliquez vous aussi les règles édictées…il n’y a rien de plus confusant pour un enfant que le fameux “fais ce que je dis mais pas ce que je fais !”. Si la règle que vous avez posée est raisonnable et sensée il vous sera plus aisé de la faire respecter et de ne pas l’abandonner. La répétition va faire partie de l’apprentissage. Armez-vous de patience, “tout vient à point à qui sait attendre”.
En revanche si un enfant refuse la règle, interrogez-vous : qu’est-ce qui est en train de se jouer ? Est-ce que ça fait sens pour lui ? Cherche-t-il autre chose dans la relation (votre attention par exemple) ? Parfois quand une règle est trop difficile à appliquer, n'oubliez pas de la re-questionner : a-t-elle encore du sens ou est-ce que je l’applique pour le principe ; quelle alternative pourrais-je mettre en place ?

Les nerfs peuvent être mis à rude épreuve lorsqu’un enfant n’écoute pas ce que vous lui demandez. Dans cette situation les cris, les menaces, le chantage peuvent être tentants mais s'avèrent en réalité bien stériles.
En effet ces méthodes peuvent porter leurs fruits à l’instant T (et encore) mais qu’en est-il lorsque vous avez le dos tourné ? On ne cherche pas à faire obéir les enfants aux adultes, on cherche à les éduquer et à leur transmettre des bases qui leur serviront toute leur vie (hygiène de vie, prévention des accidents, respect des autres et de son environnement, etc).
N’en faites donc pas une affaire personnelle, prenez de la distance, expliquez que vous aussi vous devez respecter certaines règles même si elles ne relèvent pas de votre volonté. Nous ne sommes pas les êtres tout-puissants que les enfants pensent que nous sommes, nous aussi répondons à des codes, des conventions, des lois. Ce n’est pas toujours facile, même pour les adultes, mais c’est important !







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